
Le Mans. À la découverte du blockhaus de la rue Chanzy
Du quartier de la gare en passant par l’hôpital, voici l’histoire du blockhaus de la rue Chanzy au Mans (72), ouvrage militaire exceptionnel appartenant au patrimoine de la Seconde Guerre mondiale.
Portrait du général Friedrich Dollman, commandant en chef de la VIIe Armée allemande et locataire principal de ce blockhaus de 1942 jusqu'au 28 juin 1944
Un bunker au cœur des évènements du Débarquement
En cette journée du 18 juin 1940, Le Mans – sa vieille ville – sa place de la République ou encore sa Cathédrale, passe à l’heure allemande. La Wehrmacht y réquisitionne comme partout en France, ses entreprises, ses plus beaux bâtiments et ses lieux culturels, tels le cinéma Pathé de la rue Gambetta, réservé aux officiers, ou ses nombreuses maisons closes du quai Louis Blanc. A l’été 1942 et face à la débâcle du front russe, Hitler considère Le Mans comme l’une des principales bases de commandement de son armée. La troisième plus grande ville des pays de la Loire y accueille alors la VIIe armée du général Friedrich Dollman (1882-1944), commandant en chef de la VIIe Armée. En charge des installations du Port de Cherbourg et de la surveillance de l’embouchure de la Loire jusqu’à la Normandie, le général (âgé de soixante ans) militarise la ville et installe un ensemble de fortifications utiles au Mur de l’Atlantique, tel le poste DCA de la Préfecture et le central téléphonique de la rue Erpell.

Rare vestige de blockhaus, d'une installation de système de ventilation de l'air, nécessaire à la bonne respiration des hommes du blockhaus
Immersion reconstituée dans l’antre du Général Dollman
L’entrée du poste de commandement de Dollman débouche sur une caponnière de tir Mg-42. Passant deux portes blindées de 600 kg, le visiteur s’immerge alors dans le quotidien de l’Occupant. Comme nos poilus de 14-18, les soldats de la Heer utilisent le système D, comme en attestent sur les murs du bunker les queues de cochon utiles à leurs hamacs. Sur l’aile ouest, se trouve une enfilade de trois pièces (dédiées à la radio, aux plans et aux transmissions), où se coordonnaient les plans de la bataille de Normandie. Les pièces jouxtant la salle des transmissions abritent les appartements privés du Général et de son aide de camps, du 6 juin 1944 à sa mort prématurée, le 28 juin. On y retrouve à l’identique son lit, sa radio en bois d’ébène, son lavabo, ses toilettes « privées », sa commode où trône le portrait de son épouse et sa traditionnelle bouteille de schnaps au bord du lit, peut-être afin d’oublier les horreurs de la guerre. Ce bunker R-608, jamais attaqué – jamais bombardé, possède en son antre un modèle unique au monde de chaufferie et filtreur – qui ventile l’air à 4 m 3/0 s. La dernière salle est la plus atypique, puisqu’il s’agit du poste de tir de MG, présent à Omaha Beach, reconverti en cartoucherie et réserve alimentaire.
Salle de radio-transmission
Soixante-dix plus tard, le devoir de mémoire demeure intact
Abri de neuf combattants de 1942 à 1944, le bunker est aujourd’hui celui des membres de l’association AOK – 7. Fondée en 2011, celle-ci après de nombreuses joutes administratives et de méticuleux travaux, s’engage à préserver la mémoire du site, au travers de visites commentées et ludiques. Le président Tony Chisserez et ses compères Eric Goisedieu et Christophe Veron seront heureux de vous accueillir pendant tout l’été dans ce lieu chargé d’histoire. Maxime Coupeau
Informations pratiques :
Situé au 26 rue de Chanzy, en contrebas du collège Berthelot (72000 Le Mans)
Ouvert tous les samedis en Juillet-Aout, de 10h à 12h30 puis de 14h à 16h30
Tarif : 5 € (adultes) et 2 € (enfants de moins de 12 ans)
Réservation du lundi au vendredi de 18h à 20h au 02.43.16.37.22
Pour plus d’informations, cliquez sur aok-7-le-mans.skyrock