Quiconque a vu le centre-ville de Beyrouth en ruine, avant sa récente reconstruction par les pétrodollars saoudiens, ne peut que partager l'avis de l'auteur : cette capitale " ne se laisse pas dépeindre en termes neutres ". Ayant totalement assumé cette réalité, a pu écrire sur l'histoire de sa ville natale un livre inspiré et talentueux. Le sens des formules, très convaincant, donne au récit un souffle constant. Si la ville antique, byzantine et ottomane est traitée avec une relative brièveté, le XIXe siècle est développé amplement, tant la période est celle des mutations décisives. La " petite bourgade aux toits rouges " qui séduisait les romantiques devient la " vitrine de la modernité ottomane ", tout en s'affirmant comme capitale de la Nahda, le mouvement culturel de renaissance arabe. " Pôle d'arabité et capitale du libanisme ", Beyrouth reflète désormais l'histoire du Liban, mais aussi de l'Orient arabe tout entier.