Haute couture : Paris, ville modèle
Avec Worth, voici venus les défilés et les rêves inaccessibles qu'ils suscitent. Les grandes maisons, de renommée internationale, rivalisent de créativité. Avant de s'adonner au prêt-à porter. Une révolution !
Jusqu'au XVIIe siècle, le statut de la couturière est modeste : elle n'est qu'une exécutante, aux ordres des tailleurs et des lingères. La mode est statique, régie dans ses moindres détails par l'étiquette ; elle n'évolue que si le roi épouse une princesse étrangère. Cette situation change avec la IIe République et l'exil, en 1848, de Marie-Amélie de Bourbon-Sicile, épouse de Louis-Philippe, reine des Français. Cette même année, la venue à Paris d'un jeune Anglais, surnommé par Paul Poiret « l'instituteur de la haute couture », bouleverse les usages dans le domaine de la création de mode. Charles Frederick Worth, après un apprentissage à Londres comme drapier, rejoint la Ville Lumière avec cinq livres en poche et trouve un poste d'assistant vendeur chez Gagelin, célèbre mercier de luxe du 83, rue de Richelieu. Il y vend des tissus, des châles et des colifichets.