Gustave Macé, LE COLLECTIONNEUR PARTICULIER
Constatant que les pièces à conviction de crimes, remises « dans le circuit » par l'Administration, servent à d'autres méfaits, ce magistrat malin se lance dès 1877 dans une vaste chasse à l'arme.
Né à Paris le 2 août 1835, Marie Placide Gustave Macé a débuté dans la vie par un emploi de commis dans une quincaillerie. Sans doute aime-t-il les outils bien rangés, les ustensiles bien conçus, les objets contondants et tranchants prisés des bricoleurs. Mais on n'échappe pas à son destin : fils de policier, il n'a pas 18 ans lorsqu'il entre lui-même à la préfecture de police, le 30 avril 1853, au rang d'inspecteur de la police municipale. Il monte en grade, devenant commissaire en décembre 1867.
À la fin du mois de juillet 1877, dans un taudis de la rue Jean-de-Beauvais, on trouve « deux personnes étendues sur de la paille rougie par le sang sorti avec abondance de la tête fracassée d'une femme et de la gorge coupée d'un homme », résume-t-il. Un assassinat suivi d'un suicide, établit rapidement l'enquête, que corrobore la présence d'une massette et d'une lame de rasoir, toutes deux couvertes de sang.