Giacometti : résolument moderne, viscéralement tragique
Jusqu'au 9 juin, le musée de Grenoble rend hommage au sculpteur et peintre suisse fasciné par la condition humaine. L'occasion de (re)découvrir plus de 70 oeuvres - parmi lesquelles ne figure pas le tableau présenté ici.
Voilà bien une trajectoire exemplaire. Né en 1901, dans le canton des Grisons (Suisse), et mort dans son pays natal, à Coire, en 1966, il a traversé le demi-siècle le plus tragique de l'Histoire sans perdre de vue sa quête intime. Guerres et révolutions ponctuent ses années d'apprentissage, et rythment, en arrière-fond, sa carrière qui s'étend sur trente-cinq ans. Et même si l'artiste se tient éloigné de l'actualité, par ricochet, son oeuvre fait écho à la tragique condition humaine. Ses sculptures hiératiques, comme ses peintures et ses dessins sombres et architecturés, transmettent un message profondément poignant. Pour parvenir à cette écriture universelle, l'artiste s'est frotté aux avant-gardes de son temps, avant de reprendre sa liberté. Il a, notamment, participé à la révolution des esprits et des moeurs, portée par le mouvement surréaliste.