
Festival Historia. Toy History, des figurines érudites
Strasbourg, 16-18 février 2018
Samedi, 14 heures. Diverses maisons des jeux, comme on trouve notamment à Nantes ou au Kremlin-Bicêtre, ouvrent leurs portes. Les tables seront bientôt occupées par des centaines de figurines métalliques peintes avec force détails : phalangistes macédoniens, janissaires de la Sublime Porte, grognards napoléoniens, autochenilles allemandes... Aux commandes de ces armées prêtes à en découdre, des hommes (pour la plupart), entre deux âges (le plus souvent) et passionnés d'histoire (toujours). Dans le « civil », Christophe (52 ans) est aide-soignant ; Frédéric (55 ans), responsable de sécurité informatique ; Stéphane (34 ans), employé de hot line ; et Romain (41 ans), assureur, mais, ce samedi, ils sont tous chefs d'armée et mènent leurs troupes sur le champ de bataille. Seule une des deux grandes écoles du jeu de figurines est ici représentée, l'« historique », par opposition à la « fantastique ». Nos maréchaux du jour sont parfois plus érudits qu'un agrégé. Ils connaissent sur le bout des doigts l'équipement de chaque soldat, l'orientation du moindre canon. D'autres se préoccupent davantage des questions de commandement, des facteurs opérationnels ou de la gestion de la prise de risque. Tout est fonction des règles retenues par les joueurs.
L'élitisme est bouté hors du jeu
Le temps d'un après-midi, nos passionnés se réunissent pour revivre des batailles emblématiques ou d'autres plus confidentielles, pour mesurer leur niveau de maîtrise et leur capacité à gérer les aléas du conflit. Dans tous les cas, la précision de la simulation est impressionnante. Ici, c'est la bataille de Gergovie (52 av. J.-C.) qui est à l'honneur. Là se prépare un affrontement entre Français et coalisés à la bataille de Waterloo (1815). Un peu plus loin, c'est la reconstitution de Bir Hakeim (1942) qui s'organise. Les trois configurations sont très différentes : le jeu de figurines n'est pas élitiste et chacun participe en fonction de ses ressources financières ou techniques. Le champ de bataille peut ainsi être improvisé avec les moyens du bord : n'importe quelle surface plane est un plateau de jeu potentiel. Comme l'explique Stéphane, certains se livrent toutefois à « de véritables travaux de modélisme ».
Des clubs comme celui-ci, il en existe des centaines dans toute la France. Grâce à Internet, les amateurs ne se limitent plus à ce seul cadre. Des cercles de joueurs se sont organisés un peu partout et de plus larges conventions ou tournois se tiennent de manière régulière. L'occasion pour tout un chacun de découvrir cet incroyable univers... en douceur.
Guillaume Tutundjian
Photo © Château de Morges
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Enfilerez-vous le costume d'Al Capone ou la robe de la Pompadour ? Subtil mélange de jeu de piste, de théâtre d'improvisation et de jeu de rôle, le grandeur nature - GN pour les intimes - est un hobby en plein essor. Arrivé en France au milieu des années 1980, il compte aujourd'hui plus de 25 000 adeptes. De Harry Potter à Star Wars en passant par l'horreur à la mode Lovecraft, il y en a pour tous les goûts. L'association Les Amis de miss Rachel (photo) se focalise sur le GN historique. Le temps d'un week-end, elle invite les amateurs ici à un huis clos au coeur du XVIIIe siècle, là à une tranche de vie librement inspirée d' Au bonheur des dames , de Zola, où chacun fait progresser le scénario et en oriente le dénouement. G. T.