EXISTAIT-IL DES SACRIFICES HUMAINS ?
Pour nous, les sépultures pharaoniques évoquent de splendides richesses, pas des macabres surprises ! Mais les archéologues s'interrogent sur certaines pratiques...
Sur une palette à fard, exposée au musée du Caire, est représenté Narmer, premier roi de l'Égypte unifiée en 3200 avant notre ère (période prédynastique). Sur une des faces, figure Pharaon s'apprêtant à tuer un prisonnier et sur l'autre face, un alignement de corps d'ennemis décapités (ci-contre p. 49). S'agit-il d'une représentation métaphorique ou réelle ? Et peut-on considérer le fait de tuer ses ennemis comme un acte religieux ?
Si l'on prend la définition du dictionnaire Le Petit Robert, le sacrifice est « une offrande rituelle à la divinité, caractérisée par la destruction (immolation réelle ou symbolique) ou l'abandon volontaire de la chose offerte ». Hubert et Mauss, dans leur article « Essai sur la nature et la fonction du sacrifice » (1899) établissent une distinction entre celui qui offre le sacrifice, la chose sacrifiée et le destinataire, généralement une divinité, pour lequel le rituel est accompli.