Duplessis-Mornay le médiateur des huguenots
Lorsque le protestant Henri de Navarre et le roi catholique Henri III se rencontrent au château de Plessis-les-Tours au printemps 1589, les deux princes ne se sont pas vus depuis treize ans. Et pour cause : ils se sont fait la guerre. Une réconciliation à mettre sur le compte d'un fin négociateur, conseiller privilégié du futur Henri IV.
Ala mort du duc d'Anjou 10 juin 1584, frère d'Henri III, le roi n'a pas de descendant direct. L'héritier présomptif du trône, selon la loi salique, est désormais Henri de Navarre, le « protecteur de l'union protestante ». La perspective de voir monter sur le trône du royaume de France un prince de confession protestante est inacceptable pour les catholiques qui reconstituent, sous l'impulsion des Guises, la Ligue ou la « Sainte Union ». Le 31 décembre, cette dernière conclut avec l'Espagne le traité de Joinville qui stipule qu'au décès d'Henri III, le cardinal de Bourbon serait déclaré roi de France comme « Premier prince du sang et vray héritier de la Couronne ». Le 31 mars 1585 est publié à Péronne le manifeste de la Ligue. Et c'est dans ce contexte placé sous haute tension - religieuse - qu'intervient dès le début de l'été 1584, le dénommé Philippe Duplessis-Mornay. Celui-ci se trouve alors auprès d'Henri de Navarre à Pau.