Du paradis des chasseurs à l'enfer des cités-États
Il n'y a que les Anglo-Saxons pour avoir le culot de labourer les millénaires les plus obscurs (de 6500 à 1600 avant notre ère) pour en bouleverser l'approche traditionnelle. À la manoeuvre, l'Américain James C. Scott, professeur à l'université Yale. Après avoir mouliné nos connaissances (très) fragmentaires des civilisations mésopotamiennes, il balaie les (trop) logiques causalités économiques qui font se suivre l'agriculture, la sédentarité puis les cités-États : « On considérait souvent que les premiers États et civilisations possédaient une force d'attraction irrésistible, tels des aimants, sur des populations captivées par leur luxe, leur culture et leurs opportunités. En réalité, c'est seulement par le biais de diverses formes de servitude que les premiers États ont réussi à capturer et à fixer une bonne partie de leurs populations. ».