Du bon usage des jeux
L'engouement des Romains pour les spectacles est tel que les hommes politiques sacrifient des sommes énormes pour offrir à leurs concitoyens-électeurs des fêtes prodigieuses. Pendant ce temps, ceux-ci ne se mêlent pas des affaires de la cité...
Une ville agitée par les soubresauts sanglants des luttes politiques et des guerres civiles, mais aussi une ville où les loisirs populaires tiennent une place exceptionnelle, tel est le contraste qu'offre Rome à la fin de la République. Il y a un rapport étroit entre les loisirs collectifs proposés à la population et les jeux de la politique. En effet, les hommes d'Etat ont compris le parti qu'ils peuvent tirer des plaisirs qu'ils orchestrent pour les Romains : acquérir les suffrages populaires et monopoliser l'attention de la plèbe pour pouvoir mieux mener tranquillement leurs intrigues. Les loisirs des Romains ont à peu près tous des origines anciennes, mais prennent un relief nouveau au Ier siècle avant notre ère, annonçant l'ampleur qu'ils auront sous l'Empire.