Des sapins de verre vétus
Par tradition, fruits et fleurs des champs ornent l'arbre de Noà«l des intérieurs vosgiens. Mais en 1858, la sécheresse ruine tout espoir de parure digne de ce nom. Le salut viendra d'un souffleur de verre du pays de Bitche dont la fragile mais pérenne invention a traversé les frontières.
L'arbre symbolise depuis des millénaires la permanence de la vie. Chez les Celtes notamment, l'épicéa, toujours vert, figure la renaissance du soleil lors du solstice d'hiver fixé le 21 ou 22 décembre. Selon certains linguistes, le mot Noà«l aurait d'ailleurs une étymologie celte. Les Romains, lors des Saturnales, célébraient par des guirlandes autour du cou le retour du printemps et ses promesses de fécondité.
Les trois premiers siècles chrétiens ne se préoccupent guère de la date de naissance du Christ. Seule compte celle de sa résurrection ; c'est donc Pâques qui est au coeur de leur liturgie. En l'an 615, le moine irlandais Colomban, venu précher en Bourgogne, aurait dressé sur une éminence un arbre illuminé de torches pour attirer les fidèles. Est-ce l'origine chrétienne de l'arbre de Noà«l ? On ne peut l'affirmer, tant les traditions antérieures lui conféraient une place importante, en particulier dans les pays scandinaves.