Des martyrs aux terroristes
Ou comment la notion de "combattant de la foi" de l'islam primitifa été récupérée, politisée et dévoyée par des groupuscules fanatisés.
Le terme chahîd revient plus d'une dizaine de fois dans le Coran, et les principales traductions en langue française insistent sur la notion de « témoin » ou celle de « martyr ». Une lecture attentive des occurrences coraniques montre que la figure du chahîd n'est pas encore celle du combattant qui meurt sur le champ de bataille et donne sa vie pour sa foi. C'est seulement dans les hadiths recueil des actes et des paroles de Muhammad, constitués aux VIIIe et IXe siècles de notre ère IIe et IIIe siècles de l'hégire, que la mort en martyr au service de l'islam est placée au sommet de la hiérarchie des mérites. Un « dit » du Prophète, rapporté par Bukhârî mort en 870 dans son « recueil authentique » le Sahîh , raconte que, parmi ceux qui séjournent au paradis, seul le martyr souhaite retourner sur terre pour y combattre une dizaine de fois, en raison des joies paradisiaques qu'il en retire après sa mort.