Des lendemains qui déchantent
Louis XIV a fait de Versailles un théâtre. Sur la scène, les courtisans quémandent l'attention du souverain. Mais cet équilibre est fragilisé par les deuils et les crises, qui éteignent un à un les rayons du Roi-Soleil.
Les premières années du XVIIIe siècle montrent, à l'évidence, que le soleil est entré en hiver. Dans cette fin de règne, le vieux monarque n'est pas épargné : « Le roi travaille beaucoup, chaque jour, il tient un long conseil. »
Il n'empêche. Les difficultés s'accumulent. Si toutes ne sont pas imputables à la politique royale, leurs imbrications contribuent à créer un climat particulier, fortement ressenti à la cour. Dès 1705, la Palatine écrit : « On ne sait plus du tout qui on est : quand le roi se promène, tout le monde se couvre [...]. Les hommes sont assis devant M. le Dauphin et Mme la duchesse de Bourgogne [...], on ne se fait pas d'idée comme tout est présentement, cela ne ressemble plus du tout à une cour. » Même le fameux souper du roi relève du passé. « Nous sommes cinq ou six à table, chacun avale son affaire sans dire une parole. » La Palatine.