Des amours mortes au Montparnasse
Durant un an, à partir de 1848, le cimetière parisien abrite les méfaits d'un mystérieux nécrophile. Après un épisode abracadabrantesque, un jeune soldat sera arrêté. Problème : on lui donnerait le bon Dieu sans confession...
Le 15 mars 1849, à 23 heures, le fracas d'une détonation retentit au cimetière Montparnasse, brisant le silence paisible de cette nuit printanière. Aussitôt, les gardiens se ruent en direction de l'explosion. Dans l'obscurité, ils discernent une ombre mouvante et font feu à plusieurs reprises à l'aveuglette, manquant leur cible. En un éclair, la forme s'élance vers l'enceinte et en franchit les trois mètres de hauteur « assez lestement », comme le précisera le rapport de police. Renonçant à faire de même, les employés municipaux trouvent plus judicieux de se munir de lanternes afin de scruter le sol à la recherche d'éventuels indices. Leur moisson, fructueuse, les console de leur échec. Des empreintes de pas, des lambeaux d'un rude tissu grisâtre, semblable à celui d'une capote militaire, et des taches de sang attestent l'existence matérielle de l'intrus.