De l'oppidum gaulois au castrum médiéval
Depuis l'Antiquité, les grandes civilisations ont coutume de s'abriter derrière de solides murailles. Fruit d'une lente évolution, un type de fortification inédit, appelé à s'enraciner durablement dans le paysage européen, apparaît vers l'an 900 : le château fort.
Printemps 58 avant notre ère. Les légions romaines pénètrent profondément au coeur de la Gaule, animées d'une puissante soif de conquête. Elles ouvrent ainsi huit années de sanglantes hostilités. Jules César en assume le commandement. Si, durant cette période, les affrontements en champ ouvert se multiplient à l'infini, le stratège doit également soumettre d'innombrables places fortes. Chaque tribu celte possède en effet plusieurs oppida oppidum au singulier, véritables petites villes fortifiées. Ces oppida couvrent couramment plusieurs hectares, et profitent systématiquement des spécificités du terrain, trônant sur des éminences naturelles ou colonisant des îlots fluviaux. César décrit la place de Besançon comme « entourée par un cercle du Doubs que l'on dirait tracé au compas ». Bourges est cernée « par l'eau courante, et le marais et n'offre qu'un accès d'une extrême étroitesse ».