DE LA RÉBELLION À L'ACTE D'UNION
En 1837, la colonie se soulève contre l'absolutisme de Londres. Pour la maison mère, les coupables sont tout trouvés : les francophones.
Rarement loi n'aura porté un nom aussi contraire à son résultat. En votant, le 23 juillet 1840, l'Acte d'union, le Parlement britannique réunit certes ses colonies du Bas- (une partie de l'actuel Québec) et du Haut-Canada (le sud de l'actuel Ontario) dans une unique juridiction (le Canada-Uni), mais il va perdre encore un peu plus les coeurs et les âmes des Canadiens français. Deux ans plus tôt, dans un rapport resté célèbre, lord Durham expliquait sans ambages les motivations de la fusion des colonies. « Les Canadiens français ne sont que le résidu d'une colonisation ancienne, estime l'aristocrate. Ils sont destinés à rester toujours isolés au milieu d'un monde anglo-saxon. » À l'inverse, « les Anglais font preuve d'une telle activité pour la colonisation qu'il serait absurde d'imaginer qu'il pût exister une partie quelconque de ce continent où notre race ne pénétrera pas et, lorsqu'elle aura pénétré, n'y dominera pas ».