Dans l'objectif du sergent Felser
Au début des années 1990, Laurent Felser-Marinelli découvre au fond du grenier familial des boîtes en fer abritant des plaques de verre et des négatifs pris par son grand-père Marcel Felser durant la Première Guerre mondiale. Une somme documentaire exceptionnelle présentée pour la première fois dans un ouvrage émouvant : Un regard sur la Grande Guerre Larousse. Magnifiquement commentés par l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau - nous reprenons ici ses explications - les 130 clichés offrent une perspective foncièrement humaine du conflit. Celle d'un ingénieur électricien de 21 ans, versé au Ier régiment du génie en novembre 1915. Positionné dans les Vosges entre 1916 et 1918, le sergent Felser est chargé d'électrifier les défenses françaises et de repérer les travaux du méme type chez l'ennemi. Amené à prendre des images des positions adverses, il en profite aussi pour immortaliser l'univers des tranchées. Un photoreportage unique en son genre dont nous vous présentons ces quelques pages en exclusivité.
Un répit surréaliste
" On chante, entre soldats. Sur la richesse des sociabilités du front, adossées aux solides amitiés qui pouvaient se nouer entre combattants, Marcel Felser sait s'arréter. Le voici devant un piano arraché à une maison abandonnée ou détruite, avant d'étre traîné dans les positions. "
L'esprit de camaraderie
"Le plus beau peut-étre de tous les clichés de Marcel Felser. Ces hommes sont du 46e bataillon de chasseurs alpins, méme si deux au moins portent le casque des régiments d'infanterie. Des visages durs nous font face dans une grande attente, une grande détresse, un grand courage.
En bas, un groupe de soldats affublés de chapeaux civils - d'hommes ou de femmes sans parler d'autres ustensiles - probablement dérobés dans les maisons en ruine. Le jeu se fait toujours intense quand la mort n'est pas loin. "
Le doigt sur la gâchette