Confession, mode d'emploi
Le bon chrétien est censé se confesser au moins une fois l'an. Mais, dès le Moyen Âge, pour faire face à l'infinie diversité des crimes et des vices, l'Église fournit aux prêtres manuels de confession et catalogues de péchés - ou moechialogies (illustr) . Largement diffusés par l'imprimerie jusqu'au XIXe siècle, ces ouvrages énoncent avec un luxe de détails croustillants toutes les perversions sexuelles possibles. « Le but de ce travail, écrit l'auteur d'un de ces traités, est de prendre l'homme seulement par son côté charnel et animal [...]. Nous suivrons l'humanité dans la route fangeuse du vice honteux de la chair. » Pour éviter que son propos ne donne des idées à des esprits innocents, il rédige en latin les passages trop scabreux, réservant ainsi sa science à quelques happy few. L'Église combat au premier chef l'onanisme, fléau destructeur de la jeunesse, mais en distinguant bien la pollution nocturne (involontaire) de la pollution diurne.