Concorde, l'enfant de Suez
Sans précédent et sans rival, le supersonique né du réve de revanche franco-britannique après l'humiliation du canal de Suez vient de connaître un lourd revers.
Après le crash de l'appareil d'Air France à Gonesse, près de Roissy, le 26 juillet dernier, le New York Herald Tribune écrivait : " Cette catastrophe est le premier accident sérieux d'un Concorde depuis vingt-quatre ans que cet avion supersonique est en exploitation commerciale. ". Lourd bilan 113 morts et 12 blessés qui fait entrer le " bel oiseau " dans la galerie des avions meurtriers. Après le déchaînement médiatique et administratif que ce pari technologique, gagné par la collaboration franco-britannique, avait déclenché outre-Atlantique dans les années 1970, il fallait bien cette reconnaissance de la presse américaine. Certes, l'échec commercial des débuts seize avions construits, pas un seul vendu n'est pas totalement imputable à l'interdiction provisoire d'atterrissage à New York. Mais en rendant impossibles ces liaisons transatlantiques pour lesquelles il avait été conçu, elle n'a pas facilité sa rentabilité.