Anthropologue des religions et philosophe algérien, il écrit depuis trente ans, au rythme d'un livre par an. Dans un bureau cerné de miroirs venus des quatre coins du monde et de livres précieux. Le téléphone peut sonner, les enfants peuvent débouler, rien ne le gêne. Sa seule angoisse surgit quand le livre est terminé... C'était en 1984. Jeune auteur, Malek Chebel se rend à la librairie des PUF Presses universitaires de France, boulevard Saint-Michel, à Paris, vérifier si son livre est en rayon. La porte à peine franchie, il croise un client qui vient de l'acheter. Une aubaine. « Pourquoi avez-vous choisi ce livre ? », interroge l'écrivain. Le lecteur l'ignore. Décontenancé, Malek Chebel s'installe au café, juste à côté. Là, au fond de la salle, il aperçoit l'acheteur, plongé dans son livre. « Ce jour-là, raconte-t-il, j'ai compris, qu'un ouvrage paru ne m'appartenait plus ! ».