Comment le piège se referme
Le 21 juin 1943, à Caluire, les chefs de réseau se retrouvent pour désigner un successeur au général Delestraint, qui vient d'étre arrété à Paris. Moulin se sait recherché par Vichy et par la Gestapo. C'est là , dans une maison de la banlieue de Lyon, qu'a lieu son arrestation. Reconstitution, minute par minute.
Dans un rapport au général de Gaulle daté du 7 mai 1943, Jean Moulin conclut : " Je suis recherché maintenant tout à la fois par Vichy et la Gestapo qui, en partie grâce aux méthodes de certains éléments des mouvements, n'ignorent rien de mon identité ni de mes activités. Ma tâche devient donc de plus en plus délicate, alors que les difficultés ne cessent d'augmenter. Je suis bien décidé à tenir le plus longtemps possible, mais, si je venais à disparaître, je n'aurais pas eu le temps matériel de mettre au courant mes successeurs. "
Inquiétude extréme ? Pour Daniel Cordier, son secrétaire, " la police de Vichy connaissait effectivement son nom et sa fonction de représentant du général de Gaulle, mais, à cette époque, si la Gestapo était au courant de son rôle sous le nom de Max, elle ne possédait pas encore son identité, ni son signalement ".