CLOVIS, le fils aîné de l'Église
L'héritier de Childéric comprend rapidement que, pour s'imposer face aux Burgondes et aux Wisigoths, il va devoir se concilier les grâces des représentants de Rome. Son baptême chrétien mais aussi son épée vont l'aider à faire l'unité de son royaume.
À la fin d'un Ve siècle tragique et agité, un roitelet germanique de 20 ans, jouant magistralement de l'épée et de la diplomatie, s'impose comme l'arbitre des destinées de la Gaule et de l'Europe. Homme providentiel, Clovis jette les fondements de la monarchie française. Né, sans doute à Orléans, en 466, Clovis a 15 ans lorsqu'il perd son père, roi des Francs Saliens, en 481. Seul fils, après trois filles, issu de l'union de Childéric avec la défunte Basine - une reine prêtresse de Thuringe -, Clovis a, selon les usages de son peuple, peu de chances de succéder au défunt. Le droit germanique ignore la succession de père en fils au profit d'une succession revenant au plus proche parent mâle en âge de porter les armes et de gouverner. Clovis a contre lui des cousins ambitieux, hommes faits que les guerriers risquent de lui préférer.