Clemenceau, l'ultime recours

Le conflit s'enlise. En 1917, la France est au bord du gouffre. Le sénateur déclinant apparaît comme la dernière chance de victoire.

Clemenceau, un homme providentiel ? Les Français se seraient esclaffés en août 1914, à l'heure dramatique, si la question leur avait été posée. C'est que le sénateur vendéen, âgé de 73 ans, dur d'oreille, diabétique, les mains gantées pour cacher un eczéma persistant et le teint jaune, paraît appartenir plus au passé qu'à l'avenir. De plus, il est loin de faire consensus. Il est même carrément détesté. La droite exècre ce mécréant laïcard, dreyfusard de la première heure, et les socialistes, qui se souviennent de son passage à la présidence du Conseil, de 1906 à 1909 et de la répression des grèves ouvrières, lui vouent une féroce hostilité. Les autres se méfient d'un homme à l'esprit léger et aux sautes d'humeur, au verbe haut et aux décisions brutales, capable du meilleur comme du pire. Pas vraiment le profil du sauveur. Pierre Dominique, un de ses nombreux biographes, a raison d'affirmer qu'on le craint plus qu'on ne l'aime.

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