Réve d'Arménie
Comment rendre compte au cinéma du massacre d'un million d'Arméniens en 1915-1916 ? Telle est la problématique développée dans un film sobre et profond, réalisé par un Canadien d'origine arménienne, Atom Egoyan, et présenté au dernier Festival de Cannes. Dans Ararat , nom du sommet dominant l'Arménie, la caméra filme des personnages qui cherchent à perpétuer le souvenir du génocide. Ainsi d'une historienne Arsinée Khanjian tentant de reconstituer la vie du grand peintre arménien exilé à New York, Arshile Gorki. Ou d'un cinéaste arménien Charles Aznavour tournant une évocation du génocide d'après An American Physician in Turkey , témoignage de Clarence Ussher, publié en 1917. Cette imagerie historique, qui se présente comme un film dans le film, ravive le passé : un jeune acteur canadien d'origine turque découvre à travers son rôle la réalité d'un drame longtemps masqué.