Charles de Gaulle demeure-t-il un illustre inconnu qu'on doive encore produire un ouvrage à son sujet ? Telle est la question que l'on se pose en ouvrant ce livre, écrit sur papier glacé en caractères aussi imposants que son objet. Le début est peu encourageant. L'absence de table des matières dissimule-t-elle la platitude des titres retenus : « La servitude et la grandeur », « Le combat et la raison », « Au bout des idées », « Dans l'ambiguïté algérienne », « Un tragédien dans la tourmente », « Pour l'éternité » ? Le plan strictement chronologique, s'il paraît évident, semble peu propice à apporter des révélations d'envergure. Et, pour couronner le tout, l'introduction très élogieuse devant le « génie » d'un homme, « qui écrivait l'histoire avant de la vivre » et dont la « grandeur » fut de « révéler à lui-même » le peuple français, fait redouter un nouveau panégyrique si laudatif qu'il en oublierait toute objectivité.