Ces officiers qui ont dit non à la torture. Algérie, 1954-1962
Beaucoup d'idées reçues subsistent encore à propos de la pratique, côté français, de la torture pendant la guerre d'Algérie.On croit notamment qu'elle fut l'apanage de tous, ce qui laisse par exemple planer une suspicion injuste sur les milliers d'appelés mobilisés. On en attribue aussi en bloc la responsabilité aux hommes des troupes d'élite, alors que tel n'a pas toujours été le cas. C'est dans ce contexte que Jean-Charles Jauffret, professeur des universités à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, présente une étude facile d'accès mais très documentée non sur les tortionnaires, mais sur leur contraire : ceux, officiers, qui refusèrent pour des raisons diverses sens de l'honneur militaire et/ou humanisme, esprit chrétien, voire inefficacité de la méthode en termes de renseignements d'avoir recours à de telles extrémités. R. K.