La belle Aïssé, nymphe de la Régence

En 1698, une jeune enfant arrachée au harem du grand vizir débarque en France. Choyée par l'aristocratie, elle deviendra, au cours d'une incroyable vie, l'une des plus grandes épistolières de son temps.

Visuel : Aïssé, les cheveux poudrés, pose, vers 1720, en habit de soie pour le peintre Nicolas de Largillière. © Château de Jegenstorf (Suisse)

Ce pourrait être le début d'un conte de Perrault : « Il était une fois une petite fille pleine de vie, qui arborait le plus joli visage... » Pourtant, cette enfant n'avait guère matière à se réjouir. Originaire de Circassie - dans le Caucase, entre le Don et la Volga -, elle avait vu, petite, les Turcs ravager son village et massacrer les siens. Capturée, elle aurait dû être tuée, comme ses semblables ; mais on l'avait trouvée trop belle pour mourir, et jointe, dès lors, aux esclaves en partance pour Istanbul. Sauvée, la jeune Haïdé - c'est le nom dont les Turcs l'affublèrent. Sauvée, mais à quel prix ? Dans l'Empire ottoman, son seul destin est de devenir l'esclave d'un dignitaire de la cour, de s'étioler dans la prison dorée de quelque sérail princier... C'est, du reste, ce qu'il advient d'Haïdé, élevée dans un de ces harems dont l'atmosphère ombreuse et parfumée fait alors rêver les voyageurs occidentaux.

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