Camille Flammarion, chasseur de spectres
Cet astronome est la référence scientifique du XIXe siècle. Pourtant, en autodidacte de génie, il n'hésite pas à employer son intelligence méthodique à l'étude d'un phénomène obscur : les maisons hantées.
Messieurs, le spiritisme n'est pas une religion mais c'est une science, science dont nous connaissons à peine l'a b c. " Voix forte, soudain traversée de vibrante passion, Camille Flammarion se tourne vers la tombe où repose désormais Allan Kardec, le chef de file du spiritisme en France, mort subitement le 31 mars 1869. Dans l'assemblée recueillie, chacun voit dans ce jeune homme de vingt-sept ans le fils spirituel du Maître : l'hommage au défunt dénonce les sceptiques, " dont la vue est bornée par l'orgueil ou le préjugé, qui jettent le sarcasme et l'anathème ", et annonce une ère de recherche rationnelle, car " cette complexe étude doit entrer maintenant dans sa période scientifique ". Ce discours sur la sépulture du fondateur de la Société parisienne des études spirites marque en fait le début, chez Flammarion, d'un silence officiel de plus de vingt ans sur le thème des " sciences psychiques ".