Blokhine. L'art de mettre du plomb dans la tête
Bourreau en chef du NKVD, ce fonctionnaire choyé par Staline a exécuté, de sa main, environ 15 000 personnes, y laissant, au final, sa santé.
Moscou, juin 1938. Dans ce petit matin d'été, un homme qui travaille de nuit rentre chez lui. Sur son passage, attirés par une odeur bizarre, des chiens s'écartent et aboient. Il s'apprête à regagner son appartement du centre de la capitale. L'URSS est alors au coeur de la Grande Terreur, cette immense opération secrète inaugurée par Staline le 30 juillet 1937 par l'« ordre opérationnel » 00447 du NKVD, le bras armé du parti bolchevique. En quatorze mois, elle provoque l'assassinat de plus de 700 000 « ennemis du peuple » et l'envoi au goulag de plus de 700 000 autres qui, pour la plupart, y disparaîtront. Au coeur de la Grande Terreur est établi Nikolaï Iejov, le chef du NKVD, qui donnera son nom à l'opération, la Iejovshina, et à qui le maître du Kremlin jette en pâture les koulaks, les « gens du passé », et d'innombrables Soviétiques d'origine étrangère ou ayant eu des relations avec des étrangers - Allemands, Polonais, Grecs, Estoniens, etc.