L’hommage de Robert Badinter à sa grand-mère

À l’heure où l’antisémitisme connaît en France une hausse préoccupante, l’hommage de Robert Badinter à sa grand-mère née en 1863 dans la Russie tsariste et déportée en 1942, prend une résonance particulièrement poignante.

« Ce livre vient de très loin », écrit Robert Badinter. C’est une évidence. Il ne s’agit pas d’une biographie, ni d’un essai sur la condition de vie des immigrés juifs venus à Paris avant 1914 : c’est le témoignage d’amour d’un petit-fils pour sa grand-mère maternelle. Il remonte dans son enfance, et plus loin encore, pour raconter Idiss venue s’installer dans cette République qui, alors, protégeait les Juifs persécutés. Même si la vie est dure, les pogroms sont bien loin, mais pas l’antisémitisme : arrêtée en 1942, Idiss est déportée. Elle décède en route, avant d’avoir atteint Auschwitz.

Bien sûr, faute d’archives ou de mémoire familiale, Robert Badinter ne connaît pas tout du passé d’Idiss, mais tout est dit dans ces pages magnifiques et poignantes, malgré tout hymne à la vie.
Denis Lefebvre

Idiss, de Robert Badinter (Fayard, 229 p., 20 €)

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