Fille, sœur et femme de Prix Nobel, l’héritage aurait pu être lourd à porter pour Eve Curie, seconde fille de Pierre et Marie Curie, née en 1904. C’est pourquoi elle a choisi d’emprunter des chemins très différents : tour à tour musicienne, mannequin, correspondante de guerre, femme soldat, patronne de presse, diplomate. Lorsqu’elle s’éteint à 102 ans à New York, elle n’aura eu de cesse de parcourir le monde : une vie que s’attache à raconter Claudine Monteil dans cette biographie, certes riche, mais d’inégal intérêt.

Elle ne laisse rien de côté de la vie intime de la petite Eve au sein de la famille Curie notamment ses nombreux voyages, avec ou sans ses mère et sœur : l’auteur n’oublie pas de préciser que le 6 septembre 1926 Eve oublie son sac à mains contenant ses bijoux et son argent après une escale à Montélimar…

Brièvement pianiste de concert, elle entreprend une vaste biographie de sa mère (décédée en 1934) à l’heure où sa sœur Irène devient ministre de la recherche du Front populaire. Cette biographie, « Madame Curie », sera traduite dans le monde entier notamment aux USA où son auteur fera la une de Time Magazine.

Avec la seconde guerre mondiale débute pour elle un périple qui l’amènera à rencontrer Roosevelt, Churchill, Tchang Kaï-chek, Chou en Lai, Gandhi, Nehru. C’est la partie la plus intéressante de l’ouvrage qui relate à cette occasion les conflits entre Français qui, certes, combattent l’occupant allemand mais ne sont pas tous – loin de là – gaullistes. Ce qu’elle choisit d’être en s’engageant dans les FFL.