Arras : la guerre des tunnels
Depuis six mois, les Britanniques préparent leur offensive d'avril 1917. Leur ruse ? Creuser, sous la ville picarde assiégée, un réseau de galeries afin de lancer un assaut surprise sur les fortifications allemandes...
« Nous sommes descendus à une profondeur considérable grâce à un puits creusé dans la craie [...]. Nous étions cantonnés dans une immense caverne où débouchait le tunnel le long duquel nous avions marché. La brigade entière ainsi que le QG étaient cantonnés dans plusieurs cavernes avoisinantes. Elles abritaient au moins 4 000 hommes. Il y avait de l'eau, et la lumière électrique éclairant faiblement les cavernes venait couronner l'ensemble. Les cavernes étaient si hautes par endroits qu'elles ressemblaient à des cathédrales : des étendues à perte de vue, s'étendant sur des kilomètres. » Ces lignes, rédigées après la Première Guerre mondiale par un soldat britannique, Cannon Folder, nous entraînent dans les prémices de ce qui constitue l'un des moments les plus extraordinaires de ce conflit : la bataille d'Arras, en avril 1917. Dans ces grottes, en réalité des carrières de craie, près de 25 000 soldats anglais et canadiens ont été cachés jusqu'au « jour J », le 9 avril.