Affaires de famille embrouillées

Edouard le Confesseur a-t-il vraiment promis la couronne d'Angleterre à son cousin Guillaume, ou bien a-t-il joué double jeu avec l'autre héritier, Harold ? Et Guillaume, n'a-t-il pas extorqué un peu par la force la promesse de fidélité dudit Harold ? Tout dépend de quel côté de la Manche on se trouve...

Un Etat bicéphale se forme en Angleterre au cours des années 1050-1060 : d'une part Edouard, le souverain légitime, incarne l'image du pouvoir ; de l'autre, le jeune Harold de Wessex en détient toute la substance. L'annaliste Florent de Worcester XIIe siècle qualifie ce dernier de sub regulus, vice-roi. Au cours de l'année 1064, Harold effectue un voyage qui l'amène en Normandie. Tous les anciens auteurs normands s'accordent sur la motivation de ce périple : Edouard a envoyé son earl auprès du duc Guillaume afin de lui confirmer les dispositions successorales prises treize ans auparavant. La première scène de la Broderie de Bayeux montre le roi en majesté, levant un doigt impérieux devant Harold en nette position d'infériorité. L'earl de Wessex gagne dans la foulée le port de Bosham, afin de s'y embarquer pour accomplir sa mission. La Chronique anglo-saxonne, principale source anglaise contemporaine des événements, ne souffle en revanche pas un mot sur le sujet.

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