
Oscar Wilde. Les minutes de son procès

Dans l'article Piège au prétoire, le Nouveau Magazine littéraire publie des extraits de la retranscription du premier procès d’Oscar Wilde. Un document précieux pour comprendre ce qui provoqua la chute du dandy.
Visuel : portrait d’Oscar Wilde par Napoleon Sarony. Metropolitan Museum of Art. Domaine public.
En 1895, Oscar Wilde triomphe avec sa dernière création, L’Importance d’être Constant. Il vit également une idylle secrète avec le jeune lord Alfred Douglas. Sûr de lui, au sommet de sa gloire, il attaque en diffamation le père de son amant, lord Queensberry, qui l’avait accusé publiquement de « poser au somdomite ». L’écrivain dont l’éloquence est restée aussi célèbre que les textes, semble approcher ce procès avec beaucoup de confiance.
L’avocat de Queensberry, Edward Carson, entend défendre son client en démontrant que les œuvres de Wilde sont la preuve d’une vie immorale. Il l’accuse de pervertir ses lecteurs. Leurs échanges, publiés dans le numéro 13 du Nouveau Magazine littéraire, donnent un aperçu de cette « joute sans merci entre création et convenances sociales ». Tragiquement, le procès initié par le dandy se retourne contre lui. Queensberry est acquitté et ses accusations à l’encontre de Wilde sont légitimées. L’écrivain est alors poursuivi et condamné aux travaux forcés au terme de deux autres procès.
Sandrine Samii
À lire : Le procès d’Oscar Wilde, préface, transcription et commentaires de Merlin Holland, traduit de l’anglais par Bernard Cohen, éd. Le Livre de Poche, 528 p., 8,20 €