Les colonies de vacances cherchent un second souffle

Installée depuis plus d’un siècle, cette source de loisirs ne connaît plus le même engouement.

Les colonies de vacances ont-elles encore la cote ? Longtemps présentée comme la solution par excellence pour permettre à des millions d’enfants de goûter aux loisirs, cette tendance se serait érodée. Ce constat est illustrée par une étude de l’Ifop réalisée pour le compte de l’association la Jeunesse au plein air et qui conclut – à partir d’un échantillon de 700 enfants âgés de 7 à 12 ans et plus d’un millier de parents – que les «colos» ne sont plus une pratique de masse.
On ne sait pas si c’est définitif, en tout cas, il en faudrait plus pour altérer le poids et l’image d’une véritable institution. Les colonies de vacances ont en effet largement plus d’un siècle. La figure emblématique et inaugurale de cette histoire au long cours est un pasteur suisse, Hermann Bion. A la fin du XIXème siècle, confronté à la santé chancelante d’un certain nombre d’enfants, il décide d’organiser des vacances à la campagne. Les résultats sont probants, ce qui l’encourage à recueillir des fonds pour lancer en 1876 la première colonie. A la fin du siècle, c’est près d’une trentaine de communes suisses qui font partir des enfants à la campagne par ce biais. Le phénomène se répand en Europe mais aussi Etats-Unis, au Japon et en Amérique du sud.

Les colonies de vacances montent en puissance dès l’époque du Front populaire

En France, les outils statistiques attestent d’une montée en puissance. Avant la Première Guerre mondiale, il y a ainsi plus de 100 000 enfants qui prennent chaque année le chemin des colonies de vacances. Au temps du Front populaire, ils seraient plus de 400 000. Et près d’un million à l’orée des années 1960. Qui sont les organisateurs des colos ? Au départ, il s’agit pêle-mêle des institutions religieuses, des patronages, de l’école et des instituteurs... Avant la Seconde guerre mondiale, le système se professionnalise : de plus en plus, on voit apparaître des entreprises qui trouvent ainsi un bon moyen de proposer des vacances aux enfants de leurs salariés. Parallèlement, la vocation des colonies évolue : à l’origine, elles étaient réservées en priorité aux enfants défavorisés. Puis elles s’ouvrent à tous types de familles. Deux grands clivages vont rythmer l’histoire des colonies de vacances : au début, on note une barrière entre les colos gérées par les établissements religieux d’une part et les autorités laïques d’autre part. Puis, beaucoup plus récemment, la distinction se fait entre les organismes publics et les organismes privés.
Frédéric de Monicault

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