Astérix, entre vérités et légendes

Le 38ème album des aventures du guerrier gaulois sort à l’automne. Après la publication de la première planche, retour sur l’enracinement historique de ce héros de bande-dessinée pas comme les autres.

Visuel : La fille de Vercingétorix, 38e album d'Astérix — ASTÉRIX ® - OBÉLIX ® - IDÉFIX ® / © 2019 ÉDITIONS ALBERT RENÉ / GOSCINNY & UDERZO

Chouette, un nouvel album d’Astérix. «La fille de Vercingétorix» paraîtra seulement le 24 octobre mais le teasing a déjà démarré, avec la publication de quelques dessins en avant-première. Signe de l’engouement attendu, on sait que l’ouvrage sera publié à plus de 5 millions d’exemplaires et traduit dans vingt langues. Cet épisode d’Astérix, le 38ème de la série lancée en 1959 – soixante ans déjà – par Goscinny et Uderzo réjouira sûrement petits et grands. A la baguette depuis quelques années déjà, on trouve le dessinateur Didier Gordon et le scénariste Jean-Yves Ferri. 

Depuis le début de l’aventure Astérix, il est tentant d’observer dans quelle mesure ce personnage et son environnement sont, oui ou non, plongés dans l’Histoire. Certains commentateurs sont un peu sévères : au sens où les Gaulois ne seraient pas ce peuple hâbleur et vindicatif mais une civilisation bien plus évoluée, qui vit dans des habitations à plusieurs étages et non dans des huttes recouvertes de paille. Une civilisation au sens artistique prononcé également, capable de produire des bijoux raffinés (aux antipodes des menhirs taillés par Obélix) et de réfléchir à des compositions musicales. Quant au mode d’alimentation, cet appétit tellement vorace pour les sangliers rôtis laisse les spécialistes dubitatifs. Qui rappellent que les Gaulois maîtrisent la culture des céréales tout comme l’élevage des animaux domestiques. 

Astérix prend-il systématiquement le contrepied de la réalité historique ?     

Est-ce à dire qu’Astérix prend systématiquement le contrepied de la réalité historique ? Pas du tout. Les légionnaires qui bâtissent des camps, les Romains qui vont aux bains, la reddition de Vercingétorix ou encore le règne de Cléopâtre sont des faits avérés avant d’être croqués. 

Pour la petite histoire, Goscinny et Uderzo savent aussi s’emparer de l’actualité immédiate : par exemple, dans l’album «Obélix et compagnie» publié en 1976, un personnage fait furieusement penser au Premier ministre de l’époque, Jacques Chirac. Bref, Astérix mélange joyeusement anachronismes et vrais repères, avec la constante idée sous-jacente de faire rire. Mission accomplie.

Outre les spécialistes de l’Antiquité, les intellectuels également ont voulu décrypter le phénomène Astérix. Avec de belles envolées et d’authentiques polémiques. Ainsi le barde régulièrement bâillonné Assurancetourix serait-il victime d’une culture totalitaire, ou plutôt d’un régime prônant la négation de la culture. Bref, Astérix n’a pas fini de susciter des commentaires…   

Frédéric de Monicault

Newsletter subscription form block

Inscrivez-vous à notre newsletter