A Rome, les chrétiens détrônent Jupiter
Au départ, l'intolérance est du côté chrétien : les adeptes de la nouvelle foi refusent d'honorer l'Empire, ses dieux et ses lois. Leur intransigeance dérange, ils troublent l'ordre public. Les autorités romaines, alertées par les citoyens, finissent par sévir.
Les Romains font une nette différence entre ce qu'ils qualifient de religio, culte reconnu d'un dieu romain ou étranger, et la superstitio, pratique religieuse illicite, qu'ils considèrent douteuse et dangereuse pour l'ensemble de la communauté. Ainsi, pour les autorités romaines, le judaïsme est une religio, et, même si leurs pratiques religieuses sont jugées incongrues et absurdes, les communautés juives sont reconnues par le pouvoir. En revanche, au moment du grand incendie de Rome en 64, Néron fait condamner les chrétiens de Rome - qui sont pour la plupart d'origine juive - pour leur « haine du genre humain » qui relève d'une superstitio.