A Nantes, l'architecture témoigne... en secret
Indigné par l'amnésie qui semble frapper sa ville, Jean Breteau mène avec l'association Les Anneaux de la mémoire une action citoyenne pour faire connaître le passé négrier nantais. Professeur d'histoire, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Les Passagers de la rue aux éditions Apogée.
Historia - Quelle est la place de Nantes dans l'histoire des ports négriers français ?
Jean Breteau - La première, pendant tout le XVIIIe siècle. En trois quarts de siècle, Nantes a traité un peu plus de 450 000 captifs africains et assuré plus de 45 % de la traite négrière en France. Ce commerce est monté en puissance à partir du début du XVIIIe avec le rachat par les négociants nantais du privilège de la Compagnie des Indes orientales. Les tonnages sont de plus en plus impressionnants, sauf pendant les périodes de guerre avec l'Angleterre, notamment la guerre de Sept Ans. On note alors un ralentissement du trafic, comme pendant le blocus continental sous l'Empire.
H. - Quelle est la spécificité du commerce négrier nantais ?
J. B. - Il n'y a pas de spécificité nantaise qui en ferait la coupable idéale.