A Brest, le triomphe du défenseur en chef
Face à la flotte anglo-hollandaise, le lieutenant général peut mesurer l'extraordinaire efficacité de sa tour et de ses tranchées.A l'abri des canons ennemis, l'artillerie va déployer toute sa puissance de feu. Dans la baie de Camaret, Vauban prouve que la meilleure défense n'est pas forcément l'attaque !
Commissaire général des fortifications de Louis XIV, Vauban inspecte les côtes nord de la Bretagne au printemps 1694. Le 6 mai, il est à Saint-Malo lorsqu'il reçoit une lettre du roi datée du 1er mai. Une fois de plus, le royaume est en guerre, et cette fois contre tous ses voisins. Il s'agit de la guerre de la ligue d'Augsbourg qui sévit depuis 1688. Par un extraordinaire hasard de l'Histoire, les deux plus importantes puissances maritimes d'Europe, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies, sont dirigées par le même homme, Guillaume d'Orange. Depuis des années, le « prince d'Orange », comme le désigne Louis XIV, fait dresser des plans pour réduire Brest en cendres et paralyser ainsi l'action de la Royale dans les eaux du ponant. L'espionnage donne pour certaine une attaque anglo-hollandaise d'envergure. Le roi prend alors une décision exceptionnelle en confiant à Vauban le commandement de la place de Brest.