« NOÉ AURAIT PU DIRE : "APRÈS NOUS LE DÉLUGE !" »
Le chroniqueur et écrivain Frédérick Gersal remonte avec malice aux origines des grandes phrases... Spontanées ou pensées à des fins politiques, légères ou graves, elles éclairent leur époque.
HISTORIA - CERTAINES CITATIONS CÉLÈBRES ONT PLUS DE DEUX MILLE ANS. COMMENT EXPLIQUER UNE TELLE LONGÉVITÉ ?
FRÉDÉRICK GERSAL - Cela tient d'abord aux personnages qui les ont prononcées, lesquels deviennent des « marque-pages » historiques. Si l'un de ces pères fondateurs venait à disparaître de l'Histoire, ses petites phrases ne lui survivraient pas. Lorsque ces citations témoignent de grandes notions culturelles, leur pérennité est garantie. C'est le cas, par exemple, de « L'argent n'a pas d'odeur », qui renvoie à la question de l'impôt, ou de « Tuez-les tous, Dieux reconnaîtra les siens », qui est empreinte de religiosité. Et puis il y a quelquefois une magie inexplicable. La formule de César « Veni, vidi, vici » repose sur la force et l'association des mots. Cet effet linguistique a pu ainsi défier les siècles.
H. - COMMENT SE SONT-ELLES FIXÉES DANS LA MÉMOIRE COLLECTIVE ?